3. Pour atteindre ces objectifs, les universités s’interrogent sur ce qu’elles font « en tant que sociétés » (vision interne) et sur ce qu’elles font « vis-à-vis de la société » (vision externe)2. ”LES GRANDES UNIVERSITÉS PUBLIQUES DU SÉNÉGAL” L’éducation au Sénégal est l’une des plus avancées sur le continent. Rapport UNESCO, IIEP/Prg.MM/SEM331. Mohammed Adil El Ouazzani est professeur à HEM et chercheur à Economia, HEM Research Center. Université Médicale Hanoi en 2009 par NTT Wikimedia (Communs). Peut-on transposer la notion de « responsabilité sociale des entreprises » au monde universitaire ? Cette ouverture sur les parties prenantes n’est pas seulement souhaitable, mais rendue obligatoire en vertu de la loi 01-00 qui fait de l’université un établissement ouvert sur son environnement économique et social par le biais d’ancrage partenarial. Concours, concours: 2e édition du Concours régional « Regards Croisés » 2013, AfriNIC, le Registre Internet Africain chargé des adresses IP, Des hommes qui exercent un « métier féminin », Inauguration du siège d’Air Cemac à Brazzaville. Étienne TSHISHIMBI est informaticien, titulaire d'un Master. Mieux encore, elle serait le garant de l’amélioration de la qualité de vie des campus, de l’accompagnement, de la réussite, du bien-être et de la mobilité nationale et internationale des étudiants. Quelles en sont les spécificités, les forces et les faiblesses? La proposition de loi comporte quatre axes principaux. Notre monde est aujourd’hui et plus que jamais menacé. N’est-il pas alors logique de se demander : quelle gouvernance de l’université pour quelle valeur ajoutée ? Après la vague de démocratisation de nos Etats dans les années 1990, le nombre d’étudiants à connu une croissance passant de 2,6 millions (en 1990) à 8,6 millions (en 2006), et les autres secteurs de l’éducation ont suivi la même évolution. En 2005, 29 présidents d’universités de 23 pays signent la Déclaration de Talloires sur les rôles civiques et les responsabilités sociales de l’enseignement supérieur selon laquelle « il est du devoir des universités de promouvoir dans les facultés, ainsi qu’auprès du personnel et des étudiants, un sens de responsabilité sociale et un engagement au bien dans la société, qui, pensons-nous, est incontournable pour le succès d’une société démocratique et juste. Ou encore, quelle gouvernance universitaire pour quel développement sociétal ? Si nous continuons à exploiter de la  manière actuelle ses richesses premières que sont la forêt et l’eau, nous nous exposons à de graves catastrophes qui sont non seulement géophysiques et écologiques (désertification, érosion, réchauffement de la planète, etc), mais encore sociales et politiques. Ainsi, le périmètre des activités de l’université s’élargit au-delà de ses missions premières de formation, de recherche, de production et de diffusion du savoir. Peut-on transposer la notion de « responsabilité sociale des entreprises » au monde universitaire ? L’université est également tenue de mettre en œuvre un certain nombre d’actions visant à améliorer la pertinence et la valeur de sa formation à travers notamment : la restructuration de son offre de formation (développement des filières professionnalisantes et réduction des filières présentant peu de perspectives de débouchés) ; le suivi de l’insertion des diplômés ; la mise en place d’un observatoire de l’emploi pour anticiper les attentes du marché en qualification et analyser les tendances des besoins en formation tout en proposant des formations continues diplômantes et certifiantes. Plusieurs, de nos théories économiques, nos méthodes scientifiques, notre conception de l’université, nos modèles de démocratie, nos institutions sont héritées d’un monde aujourd’hui disparu. Elle prône, en parallèle, l’ouverture aux parties prenantes, notamment par l’adoption d’une gouvernance partenariale qui, non seulement œuvre à satisfaire les besoins des étudiants, des chercheurs, du personnel et de la société civile à travers les différentes activités formatives, scientifiques, culturelles, sociales et environnementales, mais crée également des canaux d’information, d’expression et de communication internes et externes. Le Sénégal peut se targuer d’avoir un enseignement de qualité avec des équivalences de diplômes des universités étrangères les plus prestigieuses tant en France qu’aux États-Unis. La RSU serait donc un engagement fort des acteurs internes pour l’éthique et le développement durable. Elle a également la possibilité de renforcer ses activités entrepreneuriales (par des prises de participations dans des entreprises publiques et privées ou par la création de filiales ayant pour objet la production, la valorisation et la commercialisation de biens ou services dans les domaines économique, scientifique, technologique et culturel). JOURNAL DES SOCIÉTÉS 8 N° 154 Juillet 2017 DOSSIER LES CODES DE GOUVERNANCE D’ENTREPRISE : QUEL CADRE JURIDIQUE, QUELLES PRATIQUES ? « contrat social » entre l’université et la société, A propos des rôles civiques et les responsabilités sociales de l’enseignement supérieur, L’université comme source de valeur sociétale, Dynamiques des Organisations et Complexité, Colloques, Journées d'études et Séminaires, http://www.u-paris10.fr/l-universite/innovation-sociale-553004.kjsp, http://talloiresnetwork.tufts.edu/wp-content/uploads/DeclarationinFrench20081120123625.pdf, Pour une responsabilité sociétale des universités. Plusieurs universités internationales semblent être déjà engagées dans une telle démarche. Ces universités déclarent s’engager à intégrer les ingrédients du développement durable dans les enseignements, la recherche et dans les différentes activités économiques, sociales et culturelles. À partir de là, dans quelle mesure serions-nous prêts à accepter d’assimiler l’université à une entreprise ? Allant plus loin encore, la loi 01-00 dote l’université de la personnalité morale, lui accorde une grande autonomie (financière, administrative, pédagogique, culturelle et scientifique) et la transforme potentiellement d’une administration publique en « une entreprise publique responsable, comptable des deniers publics et avec des objectifs et des obligations de résultats »5. En effet, qui mieux que lui peut aider à définir le bien commun mondial, à développer à son sujet une prise de conscience citoyenne dans le monde et surtout à faire admettre des règles de conduite commune qui nous permettraient de modifier les mentalités et les comportements de manière durable? Rappelons qu’une partie prenante est une personne ou une entité susceptible d’impacter ou d’être affectée par les politiques et les activités de l’organisation publique, ou qui considère être concernée par l’activité de l’organisation et le service public attendu (Guide du dialogue avec les parties prenantes). Plusieurs, de nos théories économiques, nos méthodes scientifiques, notre conception de l’université, nos modèles de démocratie, nos institutions sont héritées d’un monde aujourd’hui disparu. Les sciences humaines et sociales reçoivent en moyenne 42 % des effectifs, et moins du quatre sont inscrits dans les filières scientifiques. Les établissements de l’Université du Québec vous permettent d'étudier aux quatre coins du Québec et dans près de 60 villes différentes! Les principes de cette responsabilité sociale reposent sur les concepts de « contrat social » entre l’université et la société, du rôle citoyen de l’université et de la diffusion de la culture de l’éthique à l’université. 2. La question qui se pose maintenant est le passage de la théorie à la concrétisation de la RSU. Pour conclure, la responsabilité sociale de l’université n’est pas un but à atteindre mais un processus ouvert qui pousse l’université à s’interroger continuellement sur la manière d’établir le lien entre ses différentes activités, les besoins de ses parties prenantes et les impératifs du développement durable.