Ce qui rend illégitime le droit de punir. 3)        La punition (ou peine) est un droit pour le criminel, explique Hegel, car il est ainsi reconnu comme un homme à part entière (et non comme un animal ou un enfant), comme une dignité, dont la volonté raisonnable (principe de la dignité) ne peut que vouloir la négation de son indignité. (Cf. << /Annots [ 34 0 R 35 0 R 36 0 R 37 0 R 38 0 R 39 0 R 40 0 R 41 0 R ] /Contents 42 0 R /MediaBox [ 0 0 612 792 ] /Parent 4 0 R /Resources << /Font 43 0 R /ProcSet [ /PDF /Text /ImageB /ImageC /ImageI ] /XObject << /FormXob.c5aebb215a61d05bdbf833570a65bc18 44 0 R /FormXob.fe552d27bbc88226553cf9e9a03e3a8b 45 0 R >> >> /Rotate 0 /Trans << >> /Type /Page >> Il y a une chose que je ne comprends pas dans votre plan. Vous dites que les analyses de Foucault et de Nietzsche sont d’une redoutable pertinence. Tragique conséquence à laquelle conduit la subversion de la fonction judiciaire par la fonction policière. << /Contents 88 0 R /MediaBox [ 0 0 395 644 ] /Parent 4 0 R /Resources 89 0 R /Type /Page >> endobj Bonjour, Au fond l'enjeu de cette question n'est-il pas de comprendre que renoncer à punir serait aussi condamnable moralement que punir sans scrupules et pour de mauvaises raisons? Ce droit naturel doit s'imposer dans tous les régimes politiques. 24 0 obj Elles ne sont pas développées, cela ne signifie pas qu’elles ne doivent pas l’être. S’il est certain, il ne doit être puni que de la peine fixée par la loi, et la torture est inutile, puisqu’on n’a plus besoin des aveux du coupable. Bien à vous. endobj Le droit de punir est inséparable de tout contrat social conforme de la démocratie. endobj Comment concevoir les rapports du droit et de la morale ? Mais outre que l'exécution d'un meurtrier nous semble dans ses modalités, un acte barbare, la peine de mort prive la justice d'une de ses dimensions fondamentales. endobj endstream et le suivi des thèses généalogistes du philosophe allemand qui aboutit, comme souvent, au dynamitage en règle des idéaux régulateurs de notre société civile. Inconscient. C’est le propre de la sophistique telle que Platon la pense. Si on appelle pathos de la victime, ce qui correspond à sa perte, il faut définir un pathos du coupable pour le compenser. Principes de la philosophie du droit. 3 0 obj endobj Les analyses de Nietzsche, de Foucault, sont ici d'une redoutable pertinence. endobj 21 0 obj Cf. Mais il va de soi que l'ascèse de tout ce qui suscite le scrupule moral est requise pour exonérer le pouvoir de punir de sa face sombre. Mais cela suppose de cesser de tracer la frontière, si l’on est professeur de philosophie, entre l’exigence philosophique et sa dénaturation idéologique ou entre le souci d’une éducation libérale et le risque de l’endoctrinement. Je souhaiterai insister, pour finir, et très sincèrement, sur la richesse de votre blog et sur la possibilité qu’il offre à des esprits aussi partisans que le mien de trouver des références et des aperçus fascinants sur toutes les questions abordées (le texte de Tolstoï par rapport à cette question est très « juste », et prouve à quel point votre blog travaille en finesse le champ problématique des questions que vous étudiez). endobj : Le principe socratique : « Il vaut mieux subir une injustice que la commettre ». endobj II)                Ce qui rend illégitime le droit de punir. Les révolutions du XXI° siècle. Est-il moralement possible de légitimer le recours au mal, à la souffrance comme moyen de la pédagogie ou de l'institution judiciaire ? §100. << /Contents 94 0 R /MediaBox [ 0 0 395 644 ] /Parent 4 0 R /Resources 95 0 R /Type /Page >> « Pour une dent pas plus qu'une dent »). Ex : Punir parce qu'un homme est juif, homosexuel, parce qu'il ne partage pas l'idéologie du pouvoir etc. Il est très facile de se draper dans la pose du philosophe hostile « par principe » aux institutions et c’est faire gravement injure à Nietzsche que de situer ce philosophe à la source d’un tel esprit de contestation. 20 0 obj Je ne veux pas envisager une seule seconde qu’en tant que professeur de Philosophie, vous puissiez soupçonner qu’un effort de pensée visant à comprendre exactement ce que Nietzsche entend par « généalogie du châtiment » soit partisan, victime ou acteur d’un « endoctrinement » idéologique. << /Contents 80 0 R /MediaBox [ 0 0 394 643 ] /Parent 4 0 R /Resources 81 0 R /Type /Page >> Si c'est là la base réelle et cachée du droit de punir, … stream 31 0 obj endobj Bien à vous. Principes de la philosophie du droit. Que l’exercice dialectique soit mis au service d’une position partisane dans la sophistique aux yeux de Platon, c’est également ce que je vous concèderai avec d’autant plus d’empressement que Barbara Cassin a, je crois, largement prouvé, à quel point, le meilleur des sophistes, dans cette perspective, est Socrate. Merci pour ce sympathique message et pour le lien que vous indiquez. III)     Dépassement: Il n'y a de droit de punir que fondé sur un devoir. Ce devoir est le plus douloureux qu'il soit donné à l'homme de remplir. NB : Le débat autour de l'impunité des mineurs s'étaye, pour la raison, sur ces deux ordres de justification. << /A << /S /URI /Type /Action /URI (https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/) >> /Border [ 0 0 0 ] /Rect [ 306 82.125 500.796 91.125 ] /Subtype /Link /Type /Annot >> L'analyse que Foucault fait du supplice de Damien, régicide, dans Surveiller et punir. Je vous remercie beaucoup pour la rigueur et la cohérence de votre réponse. II, 1Du droit de punir et de gracier. 28 0 obj http://www.reseau-canope.fr/climatscolaire/fileadmin/user_upload/outilspdf/guide_justice_scolaire.pdf, Présentation du chapitre XIX: Droit et Justice. […] Là est la première difficulté. Corriger c'est ramener à la règle, supprimer un désordre. De là le caractère idéologique de ce droit; c'est le détenteur du pouvoir qui décide, en dernière instance, de son contenu9. 2 0 obj stream Aristote appelle justice corrective, la justice qui s'exerce lorsque le rapport de droit entre les personnes a été rompu. (Voir en ce sens que la formule « œil pour œil, dent pour dent » n'est pas comme on se plaît à le dire la formule de la vengeance mais l'impératif de proportionner la sanction à l'offense. << /Contents 70 0 R /MediaBox [ 0 0 390 641 ] /Parent 4 0 R /Resources 71 0 R /Type /Page >> Et pourtant réparation est demandée, et par la victime ou sa famille, et par la société, c'est donc que celle-ci est de l'ordre du symbolique, voire du magique. Bien cordialement. Cet infâme moyen de découvrir la vérité est un monument de la barbare législation de nos pères, qui honoraient du nom de Jugements de Dieu, les épreuves du feu, celles de l’eau bouillante, et le sort incertain des combats. endobj » Le droit de punir s'enracine finalement dans ce qui n'est que sentiment, donc, dans la subjectivité. Sujet. Il faut donc qu’il y ait entre eux un tiers qui décide la contestation. Bien cordialement. Le droit ou la légalité, c'est-à-dire le droit de punir que détient l’autorité politique.3. << /Contents 54 0 R /MediaBox [ 0 0 384 637 ] /Parent 4 0 R /Resources 55 0 R /Type /Page >> Sous la direction de Yves Charles Zarka. Lisez ce Philosophie Compte Rendu et plus de 31 000 autres dissertations et fiches de lecture. endobj Leurs présupposés sont discutables comme l’est aussi celui qui fonde le droit de punir, à savoir le postulat (Cf. Elle est au contraire une ascèse de la vengeance, ce qui la suspend et en convertit le sens. Bien à vous et encore une fois tous mes remerciements pour les bénéfices pédagogiques que je retire de votre site. Les analyses de Kant et de Hegel reposent sur le présupposé de la liberté humaine, présupposé que l’on ne saurait « dater »(sans quoi il perd toute « valeur »). Il s’ensuit qu’aucun magistrat ne peut, même sous le prétexte du bien public, accroître la peine prononcée contre le crime d’un citoyen. En troisième lieu, quand même l’atrocité des peines ne serait pas réprouvée par la philosophie, mère des vertus bienfaisantes, et par cette raison éclairée, qui aime mieux gouverner des hommes heureux et libres, que dominer lâchement sur un troupeau de timides esclaves ; quand les châtiments cruels ne seraient pas directement opposés au bien public et au but que l’on se propose, celui d’empêcher les crimes, il suffira de prouver que cette cruauté est inutile, pour que l’on doive la considérer comme odieuse, révoltante, contraire à toute justice et à la nature même du contrat social. Personne ne doute de votre attachement à « la nécessité morale de ne pas brouiller les frontières », mais c’est peut-être là tout le problème: à situer à un niveau simplement moral la limite entre l’enseignement de le philosophie et l’idéologie, on court le risque de l’assimilation bien réelle de l’un à l’autre, car je ne sais pas bien où se situe « l’endoctrinement »entre un plan de dissertation qui nous avertit de la pertinence des analyses « redoutables » de Nietzsche et Foucault (jusqu’à quel point importe-t-il de les redouter?