De même, l'armée compte à la fin de l'année 1915 plus d'un million d'hommes de plus que lors du déclenchement des opérations un an et demi auparavant[20]. Ce renforcement masque une lassitude de la guerre, qui sera exploitée diversement par les Allemands et les Austro-Hongrois[25]. C'est pour l'essentiel une promenade militaire, « la guerre la plus comique que j'aie jamais vécue », selon le mot du général Hoffmann[66]. Le « royaume de Pologne » doit devenir le premier d'une série d'États tampons liés aux puissances centrales[34]. non conforme][46]. Parmi ceux-ci, certains comme le croate Josip Broz Tito, ont rejoint les bolcheviks et combattu dans leurs rangs ; d'autres, comme les légions tchécoslovaques, ont combattu dans les rangs français ou russes blancs. Face aux succès des puissances centrales, le commandement russe demande à ses alliés en France de lancer des offensives, afin de soulager les armées russes de la pression exercée par les armées adverses. À la suite de l'entrée en guerre de l'Empire austro-hongrois contre la Serbie le 28 juillet 1914, la Russie mobilise afin de soutenir son allié. Cette région montagneuse marquant la limite entre Europe et Asie dans l’ancienne Union soviétique reste une zone éminemment conflictuelle. Le matériel d’artillerie est insuffisant, le réseau ferroviaire trop peu développé. Après la conquête de la Pologne, Hindenburg et Ludendorff multiplient les attaques sur la partie nord du front, en Lituanie, enlevant la ligne du Niémen, Vilnius, mais échouant à écraser les troupes russes du secteur[53]. Le royaume de Roumanie, réduit à la défensive en Moldavie occidentale, doit signer à son tour l'armistice de Focșani le 9 décembre 1917 avec l'Allemagne ; simultanément, la Moldavie orientale qui s'est émancipée de la tutelle russe, proclame son indépendance. En 1912 puis en 1914, de nouvelles grèves ont lieu pour protester contre le régime autoritaire, mais elles sont vite réprimées. La contre-offensive germano-austro-hongroise lancée dès le 19 juillet, réoccupant la totalité de la Galicie, donne le coup de grâce à une armée russe en état de décomposition avancée : à la veille de la Révolution d'Octobre, les officiers se voient privés de la moindre initiative par l'absence d'obéissance des soldats et par les désertions massives[62], tandis que le front n'est plus tenu sur la totalité de sa longueur[63]. Quant aux paysans, ils réclament le partage des terres. Quand Piotr Stolypine arrive au pouvoir en 1906, il tente de moderniser le régime, mais se heurte à l’opposition de la noblesse. Au sein des deux alliances, chaque belligérant ne mène pas, dans un premier temps, de guerre coordonnée avec ses alliés. Nous avions travaillé dans le sens du progrès de la civilisation. Le général Ludendorff observe, dès 1914, que les mouvements des forces allemandes sont considérablement gênés par l'état des routes polonaises : « Les mouvements des troupes dépendaient au plus haut point du ravitaillement. L'artillerie, par exemple, en est une illustration : en 1914, l'armée russe compte 8 030 pièces d'artillerie, dont 7 237 canons légers, 512 mortiers, 240 canons lourds ; en 1917, on recense 10 487 pièces d'artillerie de tous calibres, dont 9 562 canons légers, 1 054 mortiers, 1 430 canons lourds et super lourds et 329 canons anti aériens[19]. En août 1915, les effectifs sont montés à 65 divisions allemandes sur le front russe contre 73 sur le front français. Ainsi, dès le 23 aout 1914, 500 000 soldats austro-hongrois s'élancent face à 1 500 000 hommes déployés en Ukraine[39]. Au début du mois de juin, les unités russes s'élancent sur le front austro-hongrois, rapidement rompu par des percées répétées des unités russes déployées face aux unités austro-hongroises, dont certaines, composées majoritairement de Tchèques, désertent en masse pour rejoindre les Russes[16]. Ainsi, malgré la promesse d’un régime constitutionnel, les lois fondamentales de 1906 maintiennent clairement l’autocratie. De plus, la carence de réseau ferré dont les trains ne dépassent pas les 25 km/h et de l'intendance pose d'énormes problèmes, l'inflation a atteint les 300 % depuis le début de la guerre mais les salaires ont seulement doublé[réf. Un commandement des zones occupées par les forces allemandes, l'Oberbefehlshaber der gesamten Deutschen Streitkräfte im Osten (Ober-Ost), est créé. Elle sera maintenue jusqu’en février 1916. En septembre 1914, 94 000 Russes sont captifs dans des camps allemands. Durant le Premier conflit mondial, les États en présence mettent en œuvre une grande variété de moyens, différents en fonction des moyens et des buts de guerre. À partir de 1912, la Russie reprend sa politique expansionniste, exacerbant les rivalités avec l'Allemagne pour le contrôle des petits États des Balkans, menaçant non seulement les positions allemandes dans la péninsule, rendues fragiles par le manque de capitaux pour les étayer, mais aussi la double monarchie[5] ; cependant, les responsables allemands estiment, aussi bien après le Traité de Bucarest que lors de la Crise de juillet, que la Russie n'est pas en mesure de s'opposer à la politique austro-allemande contre la Serbie[6]. Il en reste encore à l’été 1922. Le haut commandement allemand soutient l’Autriche-Hongrie et lui conseille la plus grande fermeté à l’Est estimant que les conditions pour battre la Russie et la Serbie sont réunies. À partir de la signature des traités de paix avec la Russie et la Roumanie, il n'y a plus d'unités combattantes des puissances centrales à l'Est, seulement des troupes d'occupation[44]. « Vers la fin de 1914, l’intensité de la lutte sur le front russe imposera à l’armée allemande une attitude défensive sur le front de France. Avec l'entrée de l'Empire ottoman dans la Première Guerre mondiale et l'appel à la guerre sainte lancé par le sultan contre les pays de l'Entente le 14 novembre 1914, les puissances centrales espèrent inciter les musulmans de l'Asie centrale russe et du Caucase à se révolter. Cette retraite bien exécutée, notamment en raison des renseignements obtenus par les services du renseignement militaire austro-hongrois, donne au chef d'état-major Franz Conrad von Hötzendorf le temps de réorganiser ses forces[27] mais n'empêchent pas la perte de la Galicie et de la Bucovine dès les premiers mois du conflit : la première campagne de Galicie, qui s'achève le 11 septembre[27] ; coûte 300 000 tués ou blessés et 130 000 prisonniers aux Austro-Hongrois, presque le double des pertes russes. Les puissances centrales ont infligé à l'armée impériale russe des pertes équivalentes à la moitié de ses effectifs combattants, que les renforts ne peuvent efficacement remplacer, essentiellement en raison du manque d'instruction[10]. En Pologne russe occupée, l'Allemagne poursuit la même politique malgré les tensions causées par les revendications des nationalistes polonais en Posnanie, tandis que l'Autriche-Hongrie espère établir un royaume de Pologne dans son orbite, qui lui fournirait un soutien contre la Russie[32]. Première Guerre mondiale : le front d'Orient oublié La Grande Guerre suscite, chez de nombreux émigrés polonais, l’espoir de voir leur pays recouvrer l’indépendance. La défaite lors de la guerre russo-japonaise est une humiliation pour le pays et montre les faiblesses de l'armée impériale russe, qui n’est absolument pas prête à entrer en guerre en 1914, comme le pensent les principaux responsables du ministère allemand aux affaires étrangères[8]. Lancée dès les déclarations de guerre qui déclenchent le premier conflit mondial début août 1914, la guerre à l’est de l’Europe est d’abord rythmée par une série d’opérations militaires de mouvement en Prusse-Orientale et en Pologne, à l’instigation des Russes qui défont plusieurs fois les Autrichiens en Galicie puis envahissent la Prusse-Orientale. Les prisonniers russes ont été retenus pour servir de main d’œuvre après la signature de l’armistice germano-russe de 1917. Le front de l'Est est le théâtre d'opérations de la Première Guerre mondiale entre 1914 et 1917 situé en Europe de l'Est, opposant la Triple-Entente à la Triple-Alliance ainsi que leurs alliées respectifs.