Lors de l'épilogue, Helena manifeste un certain trouble à la pensée de s'être révélée ainsi, ce qui lance une intéressante discussion philosophique sur l'Homme, son passé et sa destinée. AU BOUT DE L'ÉTERNITÉ (END OF ETERNITY). En particulier, la conclusion ne fait aucun doute : les Alphans vont errer dans l'espace à la recherche d'une planète où ils pourront s'installer. Assez terne, voire falot, de tempérament boudeur, Paul se retrouve souvent en conflit avec Koenig et Carter, dont il ne partage pas l'esprit aventureux. La première naissance sur Alpha donne lieu à un phénomène inexplicable puisque le nourrisson se transforme aussitôt en un enfant âgé en apparence de cinq ans ! Sa décision logique est d'essayer d'arrêter l'effet Keller tout en préparant la destruction du Voyageur si elle s'avère nécessaire. Les effets spéciaux sont particulièrement réussis, tout comme le décor de l'intérieur du Voyageur, à dominante de tons sombres par contraste avec les décors très clairs de la base Alpha. En musique, on emploierait le mot « daube », mais il est plus ardu de trouver un terme adéquat pour un épisode de série. La déformation spatio-temporelle subie par les Alphans les fait vraisemblablement revenir dans les parages de la Terre longtemps après leur départ. Le générique de fin, très court et plus banal, présente diverses vues de planètes, au son de la musique d'ouverture raccourcie et dotée d'une partie finale modifiée afin de sonner comme un générique de conclusion. Moi, j'aime assez... Néanmoins, quelques zones d'ombre empêchent l'épisode d'être vraiment satisfaisant. Ce passage ne fait que confirmer le peu de sympathie que m'inspire le personnage. En l'absence de Sandra, restée à la base, c'est le docteur Russel qui reprend son rôle habituel de persécutée. La jumelle terrestre ne résiste pas, décide de s'effacer et meurt, apaisée. Le génie de ce générique vient aussi du fait qu'à chacune des parties correspond une phase différente de la musique. Après un début dans l'inquiétude du fait de l'arrivée de l'engin mystérieux, l'allégresse règne sur la base, désormais dotée d'une atmosphère naturelle. Il est visible que l'on a affaire à de la neige de studio, et le prolongement excessif de ces séquences à demi ratées donne envie de regarder sa montre. Combien de savants pétris de bonnes intentions ont fini par commettre des bévues, des crimes et même des crimes contre l'humanité au nom de la recherche scientifique ? UN AUTRE ROYAUME DE LA MORT (DEATH'S OTHER DOMINION). Pendant ce temps, c'est le branle-bas de combat sur Alpha, tellement dévastée que ses habitants s'apprêtent à l'abandonner pour se réfugier sur la planète hostile, où ils espèrent qu'on consentira à accueillir les vaincus rescapés de l'agression. Cette partie finale se révèle très décevante avec cette série de catastrophes qui s'abattent sur les malheureux Alphans. L'idée du cimetière de vaisseaux est excellente, tout comme l'explication avancée par Bergman, celle d'une sorte de toile d'araignée tendue dans l'espace aux fins de prendre au piège ces astronefs. On assiste d'abord à la découverte par Carter et Koenig de leurs propres doubles, morts à bord d'un aigle qui s'est écrasé à proximité de la base jumelle. Une nouvelle fois contre l'avis général, le commandant Koenig choisit de lui faire confiance en ordonnant aux aigles de rentrer à la base. *Leo McKern restera dans les mémoires de tous les fans du Prisonnier tellement sa composition du numéro 2 dans trois épisodes fut exceptionnelle. Si le scénario fait preuve d'une certaine originalité, le récit apparaît trop linéaire pour rendre l'épisode passionnant, malgré une mise en scène soignée et l'aspect spectaculaire de la phase finale : le zombie renaissant qui s'introduit dans le générateur nucléaire et l'explosion qui en résulte sont impressionnants. Alors que le professeur Bergman et le docteur Russel semblaient prêts à croire la fable racontée par Balor, ruse destinée à les apitoyer, l'instinct madré et l'intelligence du commandant le mettent immédiatement sur le chemin de la vérité. On vous aime et nous vous souhaitons une bonne lecture. Le commandant Koenig est un chef-né, charismatique et déterminé. On continue dans la même veine lorsque Paul et Victor se gaussent de Koenig, coupable à leurs yeux de vouloir porter secours à Alan, dont ils ont la conviction qu'il n'a pu survivre à l'explosion. Tout comme la base lunaire, le vaisseau des Dariens, sorte d'Arche de Noé envoyée dans l'espace à la recherche d'une nouvelle planète suite à la disparition de la planète mère, a été victime d'une série d'explosions nucléaires, seul un réacteur étant demeuré indemne. L'union entre Koenig et Helena Russel va de soi, et le mariage de Carter avec Regina, qui disparaît dans cette aventure, laisse présager qu'Alan va rester célibataire. Cette version n'avait pas été crue par les autorités terrestres, ni par le docteur Russel et, depuis le drame, l'astronaute était sujet à des cauchemars. Illustration parfaite de la tonalité de l'aventure, la scène de prise de conscience de la destinée des heureux élus, à l'intérieur de la grotte, a l'allure d'une véritable révélation. Ici, Alan se plie de mauvaise grâce aux ordres du commandant en début d'épisode, avant de prendre de son propre chef la place d'un de ses camarades lors de la deuxième expédition sur Triton, alors même que les blessures subies lors du premier voyage justifiaient amplement sa mise au repos.